Le Vin Qui Danse
On est seul, mais les vins sont somptueux et
c’est bien le moins. Ce doit être ma quatrième visite. On est seul et
pourtant ce n’est pas de vous
qu’on se préoccupe ; on s’occupe bruyamment, au bar ou en cuisine, de
choses triviales : un seau de plastique est poussé dans le couloir,
d’étranges lueurs apparaissent sur un écran et suscitent les commentaires sans
discrétion des quadragénaires qui tiennent la boutique . On ne va quand
même pas s’emmerder pour un seul client ! Puis arrivent, comme chaque
fois, les gens de Vivendi Universal, ils sont deux aujourd’hui, dont l’un est
un peu people, je crois ; ils ont la faculté de boire de l’eau et de
garder la ligne entre drague et business. VU gouverne son monde comme un
producteur d’alpha près de Tizi-Ouzou en 1952, persuadé que cela ne s’arrêtera
jamais, et qu’en cas de besoin un sénateur de la gauche démocratique fera
intervenir l’aviation. Le gazpacho est très frais et parfumé, le porcelet rôti
au miel est tendre et fondant, la
cuisine est quasi exceptionnelle, mais je crois que je ne t’emmènerai pas au
VQD, ce n’est pas un resto pour nous ! ( 1 couvert – 35,20 € 11,5/20 –
4, rue des Fossés St Jacques 75005 Paris)